Caudebronde : Le village des sources...

À Caudebronde, comme dans l'ensemble des villages du canton, l'énergie hydraulique a permis d'activer moulins, martinet et scierie. Ces activités ont aujourd'hui disparu.
Mais Caudebronde est avant tout le pays des sources. Les eaux très acides, à fortes teneur en fer, issues d'un sol schisteux ancien, coulent en abondance et affleurent au sol. Innombrables autour du village, certaines sources ont été captées et quelques unes ont fait l'objet de dévotions bien particulières, mêlant étroitement vertus magiques, propriétés minèraleset culte des saints.
Ainsi la source Saint Pierre, "fount de San-Peyré", située à l'écart du village sur un chemin de randonnée, était réputée guérir les maladies des yeux. Son emplacement est tout proche de la chapelle Saint-Pierre-ès Liens. Fréquentée au Moyen Âge par de nombreux pèlerins, cette source aurait été vénérée depuis la Nuit des Temps.
Au 19ème siécle, un prêtre de Caudebronde soignait les ophtalmies de ses paroissiens à l'aide de l'eau de source. Les malades devaient puiser de l'eau le jour de la Saint Pierre pour conserver ses vertus afin de l'utiliser toute l'année. Le traitement était complété de prières récitées à l'église. Il n'était pas rare, alors que le curé tel un guérisseur, se substitue au médecin du fait de sa proximité mais aussi de la gratuité de ses soins.
La source de la Félide
Toute proche du village, la source de la Félide est plus facile d'accès quoique moins parée de vertus magiques que la source Saint Pierre.
La source de la Félide est réputée pour ses vertus hépatiques, desquelles elle pourrait tirer son nom, car "Fel" signifie "fiel" en occitan.
En 1925, le docteur Vidal soignait ses malades avec de l'eau de la Félide et avait pour projet de la commercialiser. En 1953, cette source fait l'objet d'une communication lors d'un congrès d'hydrologie. On y précise alors que l'eau est "fondante et apéritive".
La source de Peyremale
Le nom de cette source provient de l'occitan "peira" et "mala", qui signifiaient mauvaise pierre, impropre à la construction.
Au 19ème siècle, plus d'un vingtaine de sources auraient été fréquentées par les habitants de Caudebronde pour leurs effets bénéfiques. On disait ainsi que les chèvres ne buvaient qu'à des sources pures et même que certaines eaux pouvaient rendre la puissance sexuelle perdue.
Ces affirmations font aujourd'hui sourire mais on peu se rappeler ce que disait Michel de Montaigne à propos des usages constatés dans le royaume : "Toutefois, aussi n'ay je vu gueres de personnes que ces eaux ayent empiré, et ne leur peult on sans malice refuser cela, qu'elles n'esveillent l'appetit, facilitent la digestion et nous prestent quelque nouvelle alaigresse". (Les essais, 11-37, 1587/1588)
Le lavoir et la source de Fontcouverte
Cet ensemble est situé au fond de l'actuel camping au lieu-dit "la Bessière", du nom de l'ancien propriétaire du terrain.
L'aménagement couvert de la source a été réalisé en 1860, date à laquelle la route a été construite. Ces réalisations s'inscrivent dans le contexte économique et social très favorable qui est celui de la France au lendemain des guerres napoléoniennes. Les campagnes connsaissent alors un essor démographique important, ainsi qu'une réelle prospérité agricole. À partir de 1830, la monarchie de Juillet met en place un important projet moral et lance une politique d'aménagement et de désenclavement des zones rurales. La première étape est constituée par l'aménagement des chemins vicinaux et voies départementales comme ici, à Caudebronde.